l’arganier est une espèce végétale endémique du Sud atlantique marocain
Cueillette
collective, une fois les fruits arrivés à maturation, séchage de la pulpe au
soleil, stockage des noyaux durs, Torréfaction, malaxage et presse de la pâte
obtenue, extraction de l’huile d’argane.
Voilà
les étapes par lesquelles passe l’huile d’argane avant d’être mise en vente.
Tout ce travail est réalisé par les femmes pour un rendement qui ne dépasse
guère 30%. L’huile extraite de l’amande (fruit de l’arganier) est non seulement
comestible et d’un goût agréable, mais elle possède des propriétés diététiques
très intéressantes, car constituée à 80 % d’acides gras insaturés (dont
une bonne proportion d’acide linoléique).
Outre
les qualités gustatives de l’huile d’argane, on lui attribue d’autres
propriétés et entre autres : le traitement de la varicelle, de l’acné
juvénile, des rhumatismes ; elle est aussi recommandée pour fortifier les
ongles et donner brillance aux cheveux. Mélangée avec des amandes et du miel,
elle accompagne le petit déjeuner. Les qualités diétét iques de l’huile
d’argane en font une huile très recherchée, vendue nettement plus cher que
l’huile d’olive, en raison notamment de sa rareté et des nombreuses heures de
travail nécessaires à sa production.
Par
ailleurs, l’arganier est une espèce végétale endémique du Sud atlantique marocain
où il couvre une superficie de plus de 830.000 Ha (à peu près 21 millions
d’arbres). Son aire géographique principale s’étend entre les embouchures de
l’Oued Tensift (au Nord) et l’Oued Souss (au Sud), soit entre 29° et 32° de
latitude Nord, ce qui en fait le représentant de plus septentrional de la
famille des sapotacées, essentiellement tropicale. Des colonies isolées
d’arganiers se trouvent également au Nord Est du Maroc du côté d’Oujda, dans
les monts des Béni-Snassen ; et dans le Sud Ouest de l’Algérie, dans la
région de Tindouf. L’arganier constitue la troisième ressource forestière
marocaine, après l’alfa et le chêne vert, sensiblement à égalité avec le thuya.
L’arganier
est, en effet, "un arbre multi-usages", chaque partie ou production
de l’arbre est utilisable et est une source de revenu ou de nourriture pour
l’usager.
Au-delà
de ses propriétés écologiques, comme la conservation des sols et des pâturages
et la lutte contre l’érosion et la désertification, son bois est fort apprécié
comme matériau de charpente et pour la fabrication de toutes sortes d’outils
agricoles et comme il est dense, et se consume lentement, il est massivement
utilisé en tant que combustible, sous forme de charbon.
Les
feuilles d’arganier sont consommées par les camelins et les caprins. La pulpe
des fruits de l’arbre, représente également une source de nourriture pour les
animaux. Et enfin le tourteau (Zegmouna), résidu d’extraction d’huile, est
utilisé comme complément énergétique pour l’engraissement des bovins.
Or,
malgré la place de cette espèce dans l’économie de la province, sa superficie
ne cesse de diminuer et ses écosystèmes de se dégrader.
C’est
pour ces multiples raisons, qu’un groupement d’intérêt économique et huit
coopératives féminines ont été retenus au niveau de la province d’Essaouira
dans le cadre du Projet Arganier pour bénéficier d’importantes subventions
devant servir à leur mise à niveau en matière d’équipements d’extraction,
d’alphabétisation fonctionnelle, et d’appui à l’amélioration de la qualité de l’huile
produite et sa commercialisation.
Le
montant global des subventions accordées dans le cadre de ce Projet, intitulé
"Programme d’appui à l’amélioration de la situation de l’emploi de la
femme rurale et gestion durable de l’arganeraie dans le sud-ouest du
Royaume" et qui s’étale sur une période de 5 ans (2003-2008), s’élève à 3.
371.184,72 dh, a-t-on appris auprès de la direction provinciale de
l’Agriculture (DPA) d’Essaouira.
La
contribution des bénéficiaires retenus suite à des appels à propositions, a
ajouté la même source, s’élève à 1.616.559,75 dh, soit environ 32 % des
aides attribuées par ledit Programme, fruit d’un partenariat entre l’Etat
marocain et l’Union européenne et qui concerne en plus d’Essaouira, les
provinces d’Agadir Ida-Outanane, Inezgane Ait melloul, Chtouka Ait Baha,
Taroudant et Tiznit.
Le
Projet arganier ambitione de contribuer au développement humain de la zone de
l’arganeraie et ce, à travers la mise à niveau de la filière des coopératives
féminines arganières, l’appui à la préservation et à la gestion durable de
l’arganeraie, le soutien aux associations à travers le financement de projets
de développement durable, l’appui au cadre juridique et réglementaire du
secteur arganier.
Pour
assurer la réussite de ce Projet au niveau de la province d’Essaouira, la DPA a
procédé à l’élaboration et à l’adoption d’un programme d’action bien ficelé
tout en définissant les multiples actions à entreprendre en priorité.
Plusieurs
réalisations figurent déjà à l’actif de cette direction, notamment la création
en partenariat avec l’Agence de développement social (ADS) d’une cellule
d’appui aux associations et coopératives (CAAC) chargée d’assurer le suivi des
actions prévues au niveau provincial et l’organisation de rencontres de
sensibilisation en vue d’inciter la population cible à s’organiser au sein de
coopératives, dont le nombre ne cesse d’ailleurs d’augmenter.
Elle
a de même accompagné, par le biais de ses moyens humains, les coopératives dans
la formulation et la planification de leurs projets de mise à niveau, apporté
son appui pour la mise en place d’un guide de bonne pratique de fabrication, et
participé à la définition des critères de sélection d’une commune rurale pilote
(Ida Ou Galloul) afin de réaliser des actions de développement durable.
Nadia
Ziane
Source :
Libération
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